Au croisement des sciences écologiques, du design systémique et de l'agriculture régénérative émerge un métier d'avenir : celui de concepteur·rice de forêts comestibles. Il s'agit d'une spécialisation technique, mais aussi profondément humaine, qui attire aussi bien les professionnel·le·s du paysage que les personnes en reconversion souhaitant œuvrer pour un avenir plus résilient.
Une réponse systémique aux enjeux de notre temps
Face aux limites de l’agriculture industrielle, à l'appauvrissement des sols et à l’effondrement de la biodiversité, la forêt comestible offre une alternative concrète, pérenne et nourricière. Inspirée des jeunes écosystèmes forestiers, elle intègre arbres fruitiers, arbustes, vivaces, grimpantes, couvre-sols et cultures racinaires dans une logique de coopération entre espèces.
Mais sa conception exige bien plus que de simples compétences horticoles. Le ou la concepteur·rice de forêts comestibles agit comme un·e architecte du vivant, capable de lire un paysage, d'analyser les interactions écologiques, de concevoir un plan de plantation cohérent, et d'accompagner le porteur de projet dans la réalisation de son écosystème nourricier.
Un métier multifacette, à fort impact
Le métier s’exerce dans une grande variété de contextes : fermes en transition agroécologique, collectivités en quête de résilience alimentaire, aménagements paysagers, tiers-lieux nourriciers, projets éducatifs, vergers communautaires, entreprises d’insertion ou pépinières spécialisées.
Il conjugue :
- maîtrise de l’écologie forestière et des dynamiques du sol,
- compétences en design (dessin, cartographie, planification),
- capacité d’écoute des besoins du terrain et des usagers,
- connaissances botaniques et sens de la diversité végétale,
- approche systémique de la gestion de l’eau, de la fertilité et du paysage,
- fibre pédagogique pour transmettre, former, mobiliser.
Pour qui ?
Ce métier attire une diversité de profils :
- paysagistes et architectes du vivant souhaitant enrichir leurs pratiques par une approche permaculturelle du design,
- agriculteur·rice·s, maraîcher·ère·s ou arboriculteur·rice·s en transition vers des systèmes plus pérennes et résilients,
- pépiniéristes souhaitant proposer des espèces adaptées à la forêt comestible,
- acteurs des collectivités (urbanisme, espaces verts, enseignement) désireux d’aménager des lieux nourriciers,
- personnes en reconversion motivées par l’envie de contribuer activement à la transition écologique par un métier de terrain à forte utilité sociale et environnementale.
Que tu viennes du monde du végétal ou d’un tout autre univers professionnel, c’est surtout ta capacité d’engagement, ton goût pour le vivant, et ton envie de t’ancrer dans un métier de régénération qui feront la différence.
Des perspectives professionnelles variées
Les concepteur·rice·s de forêts comestibles peuvent :
- exercer en indépendant ou intégrer un bureau d’études en écologie appliquée,
- accompagner des particuliers, entreprises ou collectivités,
- proposer des formations ou animations dans les écoles et jardins partagés,
- lancer un projet de pépinière spécialisée ou de ferme jardinée,
- participer à des chantiers participatifs ou développer des projets à dimension sociale.
Ce métier est en train de se structurer, avec des demandes croissantes, notamment dans les milieux éducatifs, agricoles, associatifs et communaux. Il participe à une redéfinition du rôle des professionnel·le·s du paysage dans un monde en mutation.
En conclusion
Le ou la concepteur·rice de forêts comestibles est un maillon essentiel de la transition écologique. Alliant technicité, sensibilité et engagement, il ou elle conçoit des paysages nourriciers durables qui réconcilient l’humain avec les dynamiques naturelles.
C’est une voie exigeante mais enthousiasmante pour toutes celles et ceux qui souhaitent allier leur métier à leur mission de vie. Et si c’était pour toi ?
Pour aller plus loin
Article publié par Semisto 9 mai 2025
Co-auteurs
Photo d’en-tête
Jeune jardin-forêt à Schijndel (Pays-Bas)
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